Chapitre 8
Le Comportement Inquiétant des Possédés
Une chose devint claire aux yeux de Lucien : les pièces n’avaient pas les mêmes effets sur tout le monde. Chez certains, elles exacerbaient des traits de caractère existants—avidité, colère, paranoïa. Chez d’autres, elles semblaient créer un lien invisible, une dépendance qui les poussait à ne jamais vouloir s’en séparer.
Dans les rues, des murmures commençaient à se répandre. Les possesseurs des pièces formaient une sorte de groupe silencieux. Ils s’observaient, échangeaient des regards entendus, comme s’ils partageaient un secret connu d’eux seuls.
Et au milieu de tout cela, Gaspard restait introuvable.
Une Rencontre Inattendue
Lucien et Hubert, découragés par tant de résistance, se retrouvèrent à la taverne du village, espérant trouver des alliés. À leur grande surprise, ils furent abordés par une vieille femme à la peau parcheminée par le temps.
— « Vous essayez de récupérer les pièces, n’est-ce pas ? » murmura-t-elle en s’asseyant à leur table.
Lucien hocha la tête.
— « Vous êtes la seule à comprendre le danger, il faut nous aider. »
Elle jeta un regard prudent autour d’elle avant de sortir un petit sac de lin. D’un geste tremblant, elle le posa devant eux et l’ouvrit.
À l’intérieur, une pièce d’or brillait faiblement, mais contrairement aux autres, son éclat était terni. Elle semblait… usée, comme si son pouvoir s’était affaibli.
— « J’ai trouvé ça chez mon défunt mari, sous son oreiller. Depuis qu’il l’a eue, il n’était plus le même homme… Il parlait à des ombres dans son sommeil, murmurait des choses que je ne comprenais pas. Puis, une nuit, il est sorti de la maison et n’est jamais revenu. Je sais qu’il est mort… mais pas ici. »
Lucien prit délicatement la pièce dans sa main. Aussitôt, un frisson le parcourut. Une sensation désagréable, comme s’il tenait quelque chose d’ancien, de brisé.
— « Cette pièce est différente. » murmura-t-il.
La vieille femme hocha lentement la tête.
— « Parce qu’elle a été rejetée par le Royaume des Secrets. Elle ne fonctionne plus. C’est la preuve que ces pièces ont une volonté propre… et qu’elles choisissent leur porteur. »
Lucien sentit un vertige l’envahir. Il comprenait maintenant. Les pièces n’étaient pas seulement des objets maudits. Elles étaient vivantes, conscientes… et elles avaient un but.
Mais lequel ?