Chapitre 7
La Chasse aux Pièces
Lucien savait qu’il n’avait pas de temps à perdre. Chaque instant passé à hésiter permettait à l’influence des pièces de s’enraciner davantage dans Trésorville. Si les villageois continuaient à les garder, leur village courait un danger bien plus grand que la simple disparition de quelques habitants.
Mais il ne se faisait pas d’illusions : récupérer ces pièces ne serait pas une tâche aisée.
La Résistance des Villageois
Dès le lendemain matin, Lucien commença sa quête. Il retourna voir Hubert, qui, après la disparition de sa femme, était devenu l’un des rares à comprendre la menace. Lorsqu’il frappa à la porte de sa modeste ferme, Hubert lui ouvrit immédiatement, le visage creusé par la fatigue.
— « Je veux t’aider. » Sa voix était rauque, marquée par la douleur. « Si ces maudites pièces ont un lien avec ce qui est arrivé à ma femme, alors nous devons les récupérer. »
Ils commencèrent par rendre visite aux familles connues pour avoir reçu des pièces de Gaspard. Mais dès leur première tentative, ils se heurtèrent à une vive opposition.
Chez le forgeron, un homme robuste du nom de Matthieu, les choses dégénérèrent rapidement.
— « Rendre ma pièce ? » s’exclama-t-il, les yeux brillants d’une étrange lueur. « Jamais ! Depuis que je l’ai, mon travail est plus facile, mes outils tiennent plus longtemps. Pourquoi devrais-je l’abandonner ? »
Lucien tenta de lui expliquer les dangers, mais Matthieu éclata d’un rire amer.
— « Tu crois aux contes de sorcières, gamin ? Ces pièces sont une bénédiction. C’est vous qui avez peur du changement. »
Lorsque Lucien insista, Matthieu posa brutalement sa main sur la table, la faisant trembler sous son poing puissant.
— « Ne reviens plus jamais ici avec tes sornettes. »
Le même scénario se répéta chez plusieurs autres villageois. Certains refusaient de croire en la menace, aveuglés par la chance et la prospérité que leur offrait la pièce. D’autres semblaient… différents. Comme si la pièce s’agrippait à eux, les changeant peu à peu.